Suite à son histoire, la Belgique s'est construite de réelles frontières linguistiques, qui entraînent alors de nombreuses tensions entre ces différentes régions. On dit que tout cela repose sur la « question communautaire » ; situation dans laquelle les communautés sont définies par leurs langues. De plus, l'intervention du gouvernement en 1930 dans ce problème n'a fait qu'empirer les choses en instaurant l'emploi exclusif du néerlandais en Flandre et du français en Wallonie, dans les administrations et les écoles.
POPULATION : un point inégal
La Belgique compte plus de 6.1 millions de néerlandais en Flandre, 3.4 milions de français en Wallonie et 1 million d'habitants dans la région Bruxelles-Hal-Vilvorde. Notons aussi, 1% de la Belgique est germanique.
Cette carte ci-contre nous montre bien l'inégale répartition de la population, la population belge est nettement plus centrée en Flandre alors que cette région est pourtant moins dense en km² ( 13 522 km² contre 16 844 en Wallonie)
ECONOMIE DIFFERENTE SELON LES REGIONS
IDENTITé CULTURELLE

L'inégale répartition de la population n'est pas la seule source de conflit. En effet, les régions présentent une économie différente d'une "frontière" à l'autre. Un net contraste est visible d'une part avec le PIB (qui représente la production totale d'un pays) ; par exemple, la richesse réellement créée par la Flandre pour la Belgique est de 57.4 % contre 23.4% en Wallonie. La région Bruxelles, elle, rapporte 18.8% du PIB. On voit clairement que la Flandre et la région Bruxelles sont plus efficaces en terme de production de richesse par rapport à la Flandre. Une explication est possible, son commerce international qui se développe à la fin du XIXème siècle joue un rôle très important. L'aéroport Brussels Airport (ou Aéroport Zaventem) est le premier aéroport belge, et le 14ème au niveau européen grâce à sa position stratégique et

proche du coeur de l'Europe centrale (seul le port de Rotterdam (Pays-Bas) est capable de le concurrencer au niveau de sa dimension et de son volume de marchandises. Enfin, la Flandre compte des sociétés très influentes telles que Barco (matériel de visualisation pour professionels), Belgacom (télécommunication) ...
Pourtant, on peut parler de "retournement de situation" vu que la Wallonie était riche jusqu'aux années 1960 grâce à ses activités majeures telles que le charbon, la sidérurgie. Après 1960, la Wallonie sombre dans une crise économique alors que la Flandre, elle, prend le dessus avec ses industries comme la chimie, l'électroménager et l'automobile. C'est pour cette raison que, depuis ces années là , une réelle différence apparait entre les deux régions.
Concernant le taux de chômage, on peut encore observer un contraste considérable entre la Flandre et la Wallonie :

Cette carte résume parfaitement la situation. Les arrondissements de la Wallonie sont énorméments touchés par le chômage. Selon l'express, en 2010, 15% des actifs étaient au chômage dans cette région, contre 7% en Flandre. Nous pouvons donc en déduire que l'activité économique du pays est centralisée dans le Nord.
En ce qui concerne le taux de pauvreté, encore une fois la Flandre est touchée par "seulement" 11% alors que la Wallonie, elle, 17% de sa population fait partie du seuil de pauvreté.


Derrière toutes ces inégalités, autant démographiques qu'économiques, se cache également un problème d'identité culturelle. Effectivement on peut parler d'un phénomène de "Belgitude". Ce néologisme se définit par une crise identitaire. En fait, les Belges se définissent souvent par leur appartenance à une région, à une langue (il en de même pour les Bretons en France, qui, la majorité, se sentent plus Bretons que Français par exemple). C'est à dire qu'une personne vivant en Belgique, ne se définit pas forcément "Belge", mais se définit plutôt comme ayant une identité flamande ou wallone. Ainsi, le terme "belgitude" refléterait la difficulté d'un habitant de Belgique à se définir Belge.
Toute fois, la belgitude ne concerne évidemment pas tous les Belges, puisque par exemple, certains wallons désireraient se rattacher à la France.
"Le Belge n'est ni Français, ni Néerlandais, ni Allemand, tout en étant un peu de tout cela"
Ces inégalités impliquent de nombreux transferts budgétaires du Nord vers le Sud du pays, cependant aucune donnée officielle ne ressort le montant exact de ce transfert, mais cela se compte en milliards d'euros.
Selon le N-VA (parti flamand) le chiffre s'élèverait à 8 milliards d'euros (source : rtbf). Bien entendu, étant donné que ce chiffre a été tiré d'un parti politique qui souhaite que sa région devienne autonome, il ne peut pas être totalement convaincant.
En réalité, ces transferts budgétaires sont souvent mal interprétés. En effet, ces transferts d'argents sont initialement distribués en fonction des classes sociales. Mais, du fait qu'il y a un plus grand nombre de travailleurs en Flandre, que la région a une production de richesse plus importante, ces transferts se révèlent être des transferts territoriaux.